Selon des médecins argentins et brésiliens, les cas de microcéphalie dont le nombre explose au Brésil, seraient dus à l’utilisation massive depuis 2014 d’un insecticide, le pyriproxyfène, et non à l’infection par le virus Zika, comme on l’a rapidement suspecté.
Selon deux rapports de scientifiques sud-américains, les malformations foetales notamment la microcéphalie pourraient être liées à un insecticide et non au virus Zika.
Un acte irresponsable des autorités brésiliennesDeux rapports, l’un argentin et l’autre brésilien, vont dans le même sens : les quelques 4 000 cas de
microcéphalie enregistrés au Brésil en 2015 (20 fois plus qu’en temps normal), essentiellement dans le nord-est, ne seraient pas liés à l’infection par le
virus Zika chez les femmes enceintes mais à l’utilisation massive de pyripoxyfène, un insecticide utilisé contre les larves du
moustique tigre.Si son utilisation dans l’eau potable est possible pour contrôler la prolifération des moustiques, comme le reconnaît l’Organisation mondiale de la santé (cf. le document
Pyriproxyfen in Drinking-water: Use for Vector Control in Drinking-water Sources and Containers), c’est son recours massif et insuffisamment contrôlé que pointent les deux rapports.Cette utilisation massive a été faite dans des zones pauvres du nord-est du Brésil, notamment à Pernambuco. L’insecticide y aurait été répandu dans des réservoirs collectifs d’eau potable pour la consommation des ménages. Plus grave encore, l’insecticide est aussi utilisé massivement dans les régions frontalières avec l’Argentine, alors que l’on ne retrouve pas de moustique tigre dans cette région, et encore moins de virus Zika.Les autorités brésiliennes nient ce lienLes autorités brésiliennes nient le lien entre l’insecticide et les cas de microcéphalie, affirmant que c’est bel et bien l’infection Zika pendant la grossesse le responsable, s’appuyant sur l’alerte rouge décrétée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A ce jour, on estime entre 440 000 et 1 300 000 le nombre de cas d’infection par le virus Zika au Brésil. Mais les auteurs des rapports argentin et brésilien rétorquent qu’en Colombie, 3177 femmes enceintes ont eu un diagnostic de certitude d’infection par le virus Zika mais aucun cas de microcéphalie n’a été rapporté en soulignant que dans ce pays, le pyripoxyfène n’est pas utilisé. A l’inverse, une augmentation des cas a été notée en Polynésie française suite à l’infection par le virus Zika (18 cas contre 2 en moyenne), zone où le pyripoxyfène n’a pas été utilisé.S’agissant de la production de moustiques tigre génétiquement modifiés pour venir à bout de cet insecte et de la propagation du virus Zika, les auteurs des 2 rapports affirment que c’est un échec et que la libération de 15 millions de ces moustiques génétiquement modifiés au Brésil ne profite qu’à la société produisant ces moustiques.Le pyripoxyfène utilisé sur recommandation de l’OMSLe pyripoxyfène, produit par la société japonaise Sumimoto Chemical, est utilisé sous la recommandation de l’OMS. Par ailleurs, des études sur
les perturbateurs endocriniens montrent que les effets possibles du pyripoxyfène , en particulier sur les fœtus, sont très peu documentés, comme l’a souligné le gouvernement fédéral brésilien. A l’inverse, ce pesticides déjà largement utilisé n’a jusqu’alors jamais été relié à une augmentation du risque de microcéphalies.En début de semaine, des chercheurs brésiliens ont retrouvé le virus Zika dans le tissu cérébral de fœtus, lors de leur autopsie. Cette découverte constituerait un élément supplémentaire liant le virus aux cas de microcéphalies.Reste que la controverse inquiète les professionnels de santé et une partie de la population. Concernant les causes de cette augmentation de cas de microcéphalies, l’OMS devrait rendre un avis dans les prochains jours… Des conclusions attendues avec impatience.Dr Jesus CardenasSources :Ecologist du 10 février 2016 (
disponible en ligne).Red Universitaria de Ambiente y Salud du 9 février 2016 (
article en ligne)Click Here: camiseta river plate