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Enfants obèses : l'odeur de la nourriture stimulerait l'impulsivité dans leur cerveau

Chez les enfants obèses, la zone du cerveau associée à l’impulsivité et aux troubles obsessionnels compulsifs (TOC) serait activée par l’odeur de nourriture, selon des chercheurs mexicains. En revanche, chez les enfants de corpulence normale, l’odeur de nourriture stimulerait la zone de contrôle des émotions et celle liée au circuit de récompense. Une découverte qui montre que l’obésité pourrait être liée à un trouble neurologique.

Selon une étude mexicaine, l'obésité chez les enfants pourrait être associée à des dérèglements neurologiques. 

Des enfants exposés aux odeurs de chocolat et d’oignon“Pour combattre l’obésité, il est indispensable de comprendre et d’identifier les mécanismes du cerveau provoquées par des stimuli olfactifs“, explique Pilar Dies-Suarez, médecin radiologue en chef à l’hôpital d’enfants de Mexico et co-auteur de l’étude. Pour cela, une équipe de chercheurs de l’hôpital d’enfants Frederico Gomez de Mexico (Mexique) dirigée par le Dr Dies-Suarez, a suivi 30 enfants âgés de 6 à 10 ans. La moitié d’entre eux avait un indice de masse corporel (

IMC) normal (compris entre 19 et 24), tandis que l’autre moitié du groupe était considérée comme

obèse (IMC supérieur à 30).Chaque enfant a ensuite été exposé à 3 échantillons d’odeurs de chocolat, d’oignon et une odeur neutre (de l’acétone diluée). Les chercheurs ont utilisé 2 techniques différentes d’IRM (IRMf et fcMRI) pour mesurer l’activité cérébrale des participants alors qu’ils étaient en train de respirer les odeurs.L’obésité dérègle la zone de contrôle dans le cerveauLes clichés obtenus révèlent que, chez les enfants obèses, la zone du cerveau reliée à l’impulsivité et au développement des

troubles obsessionnels compulsifs était activée lors des stimuli alimentaires olfactifs. A contrario, la zone de contrôle des émotions était, elle, désactivée, tout comme celles en lien avec le circuit de récompense, de l’organisation et de la planification.Chez les enfants de corpulence normale, ces zones cérébrales devenaient actives lorsqu’elles étaient stimulées par les odeurs.Des différences de réaction entre les enfants obèses et ceux de corpulence normaleLorsque les enfants à l’IMC standard étaient soumis aux odeurs d’oignons, les clichés cérébraux obtenus ont montré qu’une connexion s’établissait entre le cortex gustatif (qui a trait au gout et aux saveurs), et la zone cérébrale liée au circuit de récompense. Or, cette connexion n’intervenait pas lorsque les participants obèses étaient exposés à ces mêmes stimuli. Même constat entre ces deux groupes lorsqu’ils étaient soumis à l’odeur de chocolat.L’impulsivité, plutôt que le circuit de récompense ou la zone de contrôle, est donc la première réaction en cause qui a pu être observée lorsque les enfants obèses étaient soumis à différentes odeurs.“L’obésité a une composante de trouble neurologique“Les scientifiques concluent donc à des dérèglements dans les réponses neurologiques à partir de stimuli alimentaires olfactifs.“Cette étude nous a permis de mieux comprendre que l’obésité a une composante de trouble neurologique“ explique Pilar Dies-Suarez, médecin radiologue en chef à l’hôpital d’enfants de Mexico.En France, 3,5 % des enfants sont obèsesAux États-Unis, 127 millions d’enfants sont obèses selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC). En France, les chiffres sont moins alarmants mais l’obésité infantile a tout de même doublé en seulement dix ans. Ainsi, 3,5 % des enfants français souffrent d’obésité (

chiffres INPES 2012), un chiffre qui semble se stabiliser depuis quelques années. L’obésité met leur santé en danger puisque ces enfants sont plus à risque de développer un

diabète de type 2, une

hypertension artérielle ou une

maladie cardiovasculaire à l’âge adulte.AFP/RelaxnewsSource : Food Odors Activate Impulse Area of the Brain in Obese Children, Pilar Dies-Suarez and al, novembre 2015, Radiological of North America (

abstract disponible en ligne).

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