Vingt à 25 % des cancers du sein présentent à leur surface un nombre très important de récepteurs baptisés HER2. Plus agressifs et plus susceptibles de se disséminer dans l’organisme (métastases), ils bénéficient depuis la fin des années 1990 d’un traitement ciblé le trastuzumab (Herceptin®) qui a révolutionné leur pronostic. Mais certaines patientes peuvent présenter des résistances à cette combinaison Herceptin+chimiothérapie, ce qui rend leur prise en charge difficile. Selon une équipe française, l’everolimus (
Afinitor®) pourrait lever cette résistance.
La résistance au trastuzumab (
Herceptin®) a plusieurs origines. L’une d’elles est l’activation par la tumeur de la voie mTOR (une des voies d’activation cellulaire qui aboutit à la division de la cellule cancéreuse). On peut alors penser qu’un inhibiteur de la voie mTOR serait capable de lever la résistance au traitement par trastuzumab. Pour évaluer cette hypothèse, l’équipe du Dr Fabrice André, oncologue à l’Institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR, Villejuif), a conduit un essai préliminaire afin d’évaluer la dose maximale tolérée d’everolimus en association au traitement par trastuzumab et paclitaxel (chimiothérapie), chez des femmes atteintes de cancer du sein métastatique surexprimant HER2 et résistant au traitement par trastuzumab et/ou paclitaxel. Cette étude multicentrique d’escalade de doses pour l’everolimus, a inclus 33 patientes dont 31 ont reçu un premier traitement par taxanes (paclitaxel) et 32 présentaient une résistance au trastuzumab. L’everolimus a été testé pour des doses de 5, 10 ou 30 mg/jour en association avec le paclitaxel et le trastuzumab. Compte tenu des toxicités observées, la dose de 10mg/jour d’everolimus est celle recommandée par les auteurs pour le développement de futurs essais cliniques. L’efficacité du traitement a été évaluée pour 27 patientes parmi les 33 incluses. L’ajout d’everolimus a permis d’obtenir des régressions tumorales chez 44 % des patientes pourtant réfractaires au trastuzumab. La maladie était stabilisée à 6 mois dans 74 % des cas, et parmi les 11 patientes résistantes à la fois au trastuzumab et aux taxanes le taux de réponse globale au traitement était de 55 %. Selon le Dr Fabrice André, “D’un point de vue conceptuel, il s’agit de la première preuve que l’ajout d’un inhibiteur de kinase intracellulaire (mTOR) permet de contourner des résistances à une thérapie ciblée“.Les auteurs concluent que “l’everolimus combiné au trastuzumab et au paclitaxel a été généralement bien toléré et l’activité anti-tumorale est encourageante chez ces patientes pourtant pré-traitées par trastuzumab et ayant développé une résistance à ce traitement“. Une étude de plus grande ampleur (de phase III internationale) est actuellement en cours pour confirmer cette approche.David Bême
Sources :
Click Here: Golf Equipment OnlineCommuniqué de l’IGR – 19 novembre 2010Phase I Study of Everolimus Plus Weekly Paclitaxel and Trastuzumab in Patients With Metastatic Breast Cancer Pretreated With Trastuzumab – Fabrice Andre, Mario Campone, Ruth O’Regan, Corinne Manlius, Cristian Massacesi, Tarek Sahmoud, Pabak Mukhopadhyay, Jean-Charles Soria, Michael Naughton, and Sara A. Hurvitz – Journal of Clinical Oncology
(abstract accessible en ligne)