Les pharmaciens, qui jusqu’à présent réservaient la distribution des masques chirurgicaux aux seuls soignants, vont désormais les vendre aussi au grand public, prenant acte du fait qu’ils vont être disponibles dans les supermarchés et qu’il n’y aura plus de pénurie, a-t-on appris jeudi auprès d’un de leurs syndicats.
“C’est une décision logique. Nous ne pouvions pas continuer à refuser de vendre des
masques aux gens, alors qu’ils vont en trouver à l’hypermarché en faisant leur courses“, a expliqué à l’AFP Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).Depuis le début de la
crise épidémique, la profession refusait la vente au grand public en vertu des recommandations des autorités: “On était au masque près. On les comptait un par un, pour en donner 18 par semaine aux médecins, 6 aux kinés, etc.“, observe M. Bonnefond.Mais l’Ordre des pharmaciens, ainsi que les syndicats FSPF, USPO, FEDERGY et UDGPO, ont considéré mercredi qu’à l’approche du
déconfinement cette manière d’agir n’avait plus lieu d’être: dans un communiqué commun, ils “invitent les pharmaciens à vendre les
masques chirurgicaux de leur propre stock avec discernement, en les délivrant en priorité aux personnes fragiles ou à risque“.”Parallèlement, les masques chirurgicaux du stock Etat (…) continuent à être distribués gratuitement” aux soignants, “suivant les consignes du gouvernement“, ajoute le communiqué.Certaines enseignes de la grande distribution ont conclu cette semaine un accord avec le gouvernement pour commencer à vendre des masques à partir du 4 mai.”Elle vont les vendre à prix coûtant, pour en faire un produit d’appel comme du Nutella. C’est de l’opportunisme”, a critiqué M. Bonnefond.Parallèlement aux masques chirurgicaux, les pharmaciens d’officine vont également pouvoir vendre au grand public des masques dits “alternatifs” (non-sanitaires, dont les
masques en tissus): ils en ont obtenu le droit par arrêté publié le 25 avril.”On a mis trois semaines à obtenir ce droit. Du coup, on a perdu du temps pour en commander aux industriels, et on n’en aura peut-être pas assez le 11 mai. Les supermarchés, eux, peuvent en vendre depuis longtemps”, a encore commenté le président de l’USPO, qui s’est dit “agacé”.