Vingt ans après les premières contaminations de patients de la Clinique du sport par une bactérie nosocomiale, le procès s’ouvre aujourd’hui. Entre 1988 et 1993, la négligence de certaines règles sanitaires aurait permis la propagation de la mycobactérie xenopi dans le réseau d’eau de cet établissement très réputé.
Douze ans après le début des plaintes, la justice va se pencher sur cette affaire dramatique, qui a provoqué chez 58 patients opérés des lombaires ou des cervicales entre janvier 1988 et mai 1993 une maladie proche de la tuberculose osseuse.
Parmi les victimes, Béatrice Benetti mère de famille de 29 ans, a vécu 13 années de calvaire. Elle a été contaminée dans cette clinique par la bactérie Mycobacterium xenopi, qui a attaqué ses vertèbres et l’a paralysée petit à petit. Face à l’indifférence et/ou l’incompétence des responsables de cet établissement médical, son mari Alain-Michel s’est livré à une véritable enquête, recensant les victimes et pointant les négligences à l’origine d’une contamination que les responsables aurait préféré cacher aussi longtemps que possible.
Click Here: cheap sydney roosters jerseyA l’origine de ce scandale, Alain-Michel pointe la réutilisation de kits d’intervention à usage unique, des carences dans le protocole de stérilisation des instruments chirurgicaux et l’absence de réaction après que la contamination par une mycobactérie de type xenopi ait été identifiée à Lyon dès 1989 chez un patient opéré l’an passé à la clinique du sport, informée à l’époque.Pour l’accusation et les quarante victimes qui se sont constituées partie civile, ce cas découvert à Lyon aurait permis d’éviter l’épidémie qui a suivi. Car ce n’est que cinq années plus tard que le laboratoire des eaux de la ville de Paris découvre la contamination. Une contamination due à l’eau du robinet qui servait à rincer les instruments chirurgicaux entre deux interventions, ce qui constitue une procédure de stérilisation non conforme aux règles d’hygiène de base. Et ce n’est qu’en 1997, sur injonction du Ministère de la santé, que des milliers de patients ont été rappelés pour faire l’objet d’un dépistage systématique.Aujourd’hui, Pierre Sagnet, chirurgien et directeur de la clinique parisienne, Didier Bornert et Patrick Beraud, chirurgiens, Pascal Benard, directeur administratif, et Pascal Jonte, biologiste, sont accusés de “blessures involontaires“, “tromperies“ et “complicités“ dans ce qui est la plus grande affaire d’
infections nosocomiales. Réfutant ces accusations, l’avocat du Dr Bornert déclarait dans le journal le Monde qu’“un chirurgien n’est pas responsable de la qualité du réseau d’eau de la clinique où il opère“.Cette affaire a conduit à la création de l’association de victimes Le Lien par Alain-Michel Ceretti et à la prise en compte de ce problème par les autorités sanitaires, avec notamment des tableaux de bord pour chaque établissement et la mise en place de programmes nationaux de prévention de ces infections (le dernier couvre la période 2009-2013).Sources : Europe 1, Le Monde, Ministère de la santé-dossier sur les infections nosocomiales, octobre 2009Photo : DURAND FLORENCE/SIPALégende : Maitre Patrick de la Grange, avocat de l’association des victimes en compagnie de Michel Ceretti