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Naissance du premier "bébé-médicament" en France

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris annonce la naissance, le 26 janvier dernier, du premier “bébé-médicament“ à l’hôpital Antoine-Béclère (Clamart). Ce bébé a été conçu par fécondation in vitro dans l’espoir de “guérir“ l’un de ses frères et soeurs aînés atteint d’une maladie génétique grave.

Prénommé Umut-Talha, qui signifie “notre espoir“ en turc, ce petit garçon possède un groupe tissulaire compatible (HLA) avec celui des deux autres enfants du couple, atteints l’un et l’autre d’une bêta-thalassémie. Cette maladie provoque une anémie qui, dans les formes graves de la maladie, peut entraîner des retards de croissance et des déformations osseuses, et nécessite des transfusions sanguines régulières pour permettre une activité normale. Les équipes du Pr Arnold Munnich à l’hôpital Béclère et celle du Pr René Frydman à l’hôpital Necker ont procédé à un

diagnostic préimplantatoire (DPI) pour s’assurer que l’enfant à naître était en bonne santé et indemne de la maladie génétique mais aussi que son groupe tissulaire était compatible avec celui de ses aînés. À sa naissance, son sang de cordon, riche en cellules souches capables de se différencier en cellules sanguines, a été conservé pour être greffé dans un proche avenir à l’un des aînés malades.Cette pratique est une première en France. Elle est annoncée alors qu’est examiné aujourd’hui (le 8 février) le projet de révision des lois de bioéthique. La loi doit être officiellement votée à l’Assemblée mardi 15 février, avant d’être présentée devant le Sénat. Si le premier “

bébé médicament“ est né aux États-Unis en 2000, cette pratique n’est autorisée en France que depuis 2006, grâce à un décret encadrant les dispositions de la loi de bioéthique du 6 août 2004. Selon ces textes, la pratique est autorisée seulement si “le couple a donné naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique entrainant la mort dès les premières années de la vie et reconnue comme incurable au moment du diagnostic“. Concrètement, seule l’Agence de la biomédecine est habilitée à autoriser cette pratique. Les dossiers sont étudiés au cas par cas.Amélie PelletierSources :Communiqué de l’AP-HP, 8 février 2011.Photo : Arnold Munnich, chef du service de génétique médicale de l’Hôpital Necker. Paris, FRANCE. crédit IBO/SIPA

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