News

Pesticides : les raisins de la colère

Click:Guizhou Attractions
En automne 2008, une association écologiste dénonce la présence de pesticides dans des grappes de raisins vendues en France. Un raccourci qui jette l’opprobre sur toute une profession selon les producteurs de raisins, dont la fédération attaque aujourd’hui l’association. Entre enjeux économiques et liberté d’expression, où se joue la santé des consommateurs ?

La Fédération nationale des producteurs de raisin de table (FNRPT) assigne le Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures (MDRGF) suite à la publication d’une étude sur la présence de pesticides dans les raisins de table vendus en supermarché… Un procès qui fait débat et qui permet de revenir sur l’usage des pesticides en France.
Un pépin pour les producteurs de raisins et les associations écolo
A l’automne 2008, 5 ONG de 5 pays européens (dont le MDRGF pour la France) ont fait tester par un laboratoire allemand indépendant, des raisins de table vendus dans des magasins appartenant à 16 enseignes différentes. D’après les résultats, 123 des 124 échantillons de raisins testés contenaient des résidus de pesticides, dont certains interdits dans l’Union Européenne.
Sur les 25 échantillons français, tous contenaient des pesticides (en moyenne 8,5 résidus de pesticides par échantillon) et 4 échantillons (16 %) présentaient des traces supérieures aux niveaux autorisés par l’Union Européenne. Vendus en France mais cultivés en Italie, deux échantillons contenaient même de l’endosulfan, un pesticide interdit dans toute l’Union européenne.
Alors que l’ONG écologiste juge inacceptable les taux de pesticides contenus dans le raisin et réclame plus de contrôles, les producteur s’insurgent contre la “présentation exagérée“ de cette étude. “S’il est important d’informer, il s’agit d’être vigilant sur le fond comme sur la forme. Il faut en finir avec les effets d’annonces, mettant à mal des pans entiers des filières économiques“ estime le Bâtonnier Patrick Gontard, qui défend les intérêts de la FNPRT. Pour ce problème de forme, les producteurs réclament à l’association écologiste 500 000 euros pour préjudice moral et financier.
Pour les écologistes, c’est la liberté d’expression qui est en jeu, les associations craignant pour leur droit à soutenir les causes environnementales. Une pétition en ligne a été lancée par la MDRGF : http://www.generations-futures.org/.
Pesticides : le point sur leur utilisation
Cet événement est l’occasion de revenir sur l’utilisation des pesticides. En France, selon un rapport du Sénat, “l’agriculture est, de loin, le premier utilisateur de pesticides en France, puisqu’elle représente 90 % des utilisations totales“. Cependant, tous les aliments destinés à la consommation humaine ou animale dans l’Union européenne (UE) sont soumis à une limite maximale de résidus de pesticides (LMR) dans leur composition, soit une limite par défaut de 0,01 mg/kg (limite fixée par Bruxelles au 1er septembre 2008).
L’objectif est d’assurer que les résidus de pesticides présents dans les aliments ne constituent pas un risque inacceptable pour la santé. Or, ces LMR ne sont parfois pas respectées, comme en témoigne l’étude de la MDRGF.
Attention aux “cocktails“ de pesticides
De même, si un aliment contient moins de pesticide que la limite autorisée, il est important de prendre en compte l’association de plusieurs pesticides entre eux sur la santé : “Les substances actives sont prises en compte une par une sans mesurer les effets des cocktails ingérés dans chaque aliment ou au cours de chaque repas. Qui par exemple a évalué les effets des 16 résidus trouvés à des niveaux inférieurs aux LMR dans une des grappes de raisin analysés dans notre étude ? Réponse : personne !“ déclare Nadine Lauverjat, Chargée de mission au MDRGF.
Mais la situation devrait changer, grâce en partie à l’action des associations écologistes. “L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) vient de démarrer une recherche sur les effets de ces cocktails de pesticides à faible dose… ce qui est bien le signe qu’il y a lieu de s’y intéresser“ précise Nadine Lauverjat.
Pesticides : des contrôles insuffisants
D’après Bruxelles, les exploitants, négociants et importateurs sont responsables de la sécurité des aliments et donc du respect des LMR. Quant aux autorités des Etats membres, elles sont responsables du contrôle et de l’application de ces valeurs limites.
Mais le budget alloué à ces contrôles est parfois limité : “La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraude (DGCCRF) analyse un certain nombre d’échantillons chaque année mais ses moyens financiers sont faibles et le nombre d’analyses forcément réduit. Ainsi pour les raisins en 2007, il y a eu à peine plus de 50 échantillons analysés“ regrette Nadine Lauverjat.
Quelques conseils pour éviter les pesticides
En ce qui concerne le consommateur, il lui est impossible de savoir si le produit acheté contient plus de pesticides que la limite fixée par l’Europe. Pour éviter de consommer des pesticides, préférez les produits issus de l’agriculture biologique ou du moins, épluchez bien vos fruits et légumes. Quant au raisin et aux fruits qui ne s’épluchent pas, rincez-toujours vos aliments à l’eau claire avant de les consommer.
Delphine Tordjman
Sources :
Etude du MDRGF : Pesticides dans les raisins: 5 pays de l’UE testésEUROPA – Synthèses de la législation de l’UE : Limites maximales de pesticides pour les produits d’alimentation humaine ou animaleCommission Européenne Nouvelles règles concernant les résidus de pesticides dans les denrées alimentaires – septembre 2008Rapport du Sénat – Données statistiques sur les pesticidesClick Here: cheap all stars rugby jersey

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *